Les pères fondateurs de l’ostéopathie

Still  STILL et la naissance de l’ostéopathie

Dans son autobiographie, Still évoque à plusieurs reprises la date du 22 juin 1874 qu’il considère comme marquant la naissance de l’ostéopathie. De ses propos émane l’idée d’une révélation soudaine, de source divine. Il nous est difficile aujourd’hui d’accepter sans quelques réticences une telle évocation. D’autant plus difficile que nous sommes en France, pays du rationalisme dogmatique et que l’orientation actuelle de l’ostéopathie se voulant résolument scientifique, tend à écarter ce type d’affirmation.

La cohérence de l’ostéopathie est sans doute l’élément majeur qui lui a permis de traverser les quelques cent années écoulées tout en demeurant bien vivante, malgré les oppositions violentes, les mauvaises interprétations, les malversations dont elle a été victime, malgré les ostéopathes eux-mêmes. Cette cohérence est un formidable fulcrum, un point d’appui d’une stabilité à toute épreuve. Au cours de l’histoire ont existé de nombreux systèmes qui ont aidé les hommes à vivre et à se soigner. Aucun ne s’est maintenu, sans doute parce qu’aucun n’a présenté une telle cohérence, une telle fidélité par rapport aux essentiels de la vie, ou bien parce que ceux qui en avaient la charge n’ont su maintenir la cohérence du système qu’ils utilisaient.

Nous croyons sincèrement que les ostéopathes, en France et ailleurs, ont largement sous-estimé l’héritage transmis par A.T. Still. La prise de conscience de l’immensité de son travail doit nous faire comprendre que la médiocrité nous est interdite. Puisse le contact renoué avec leurs sources aider les ostéopathes à comprendre enfin le joyau qu’ils ont entre les mains.

    John Martin Littlejohn (1865-1947)

Beaucoup d'auteurs s'accordent pour dire que John Martin Littlejohn n’occupe pas la place qu’il mérite dans l’histoire de l’ostéopathie.

La réputation de Still parvenant à ses oreilles, en 1897 il décide de se rendre à Kirksville pour consulter le « vieux docteur ». Le premier contact avec Still se fera donc en tant que patient. Mais cette rencontre va complètement bouleverser son existence. Il est tellement impressionné par l’efficacité et les méthodes de traitement qu’il décide en 1898 de quitter l’Amity College pour s’installer avec ses deux frères à Kirksville. Il est alors âgé de 33 ans, l’ostéopathie a 23 ans, l’American School of Osteopathy (ASO) est ouverte depuis 1892 à Kirksville.

Après avoir été l'élève de Still, il enseigne l'ostéopathie à ses côtés ; mais leurs idées divergent, notamment en ce qui concerne la physiologie dont Still ne voulait pas entendre parler. Si Still est l'auteur de la phrase : « la structure gouverne la fonction », Littlejohn est celui de : « la fonction gouverne la structure ».

C’est aux États-Unis que Littlejohn écrira une grande partie de son œuvre et concevra ses théories sur les zones métamériques et la mécanique vertébrale auxquelles il consacrera toute sa vie.

Auteur de nombreux ouvrages, notamment en ce qui concerne les bases physiologiques de l’ostéopathie, il a exporter l'ostéopathie en Europe en fondant la British School of Osteopathy (BSO) ; en 1917, Littlejohn, avec l’aide financière de Horn, décide de retourner en Grande-Bretagne pour y fonder la première école d’ostéopathie hors USA.

Travailleur passionné et infatigable, défenseur acharné du concept ostéopathique, il a traversé un siècle d’histoire de l’ostéopathie en restant pratiquement inconnu aux États-Unis et en Europe, y compris en Grande-Bretagne où son plus grand défenseur reste son élève, John Wernham, qui écrira : « la structure gouverne la fonction et inversement ».

Still est incontestablement à la base du concept ostéopathique mais Littlejohn est allé au-delà de la simple vue anatomique et mécanique ; en introduisant l’aspect physiologique, il a amené une explication fonctionnelle plus rationnelle ; c’est lui qui est a l’origine du concept somato-viscéral et viscéro-somatique.

Le semi oubli dans lequel est tombé Littlejohn constitue une injustice compte tenu de l’importance de son apport à l’ostéopathie et à son concept, tel qu’il continue de se perpétuer aujourd’hui.

                William Garner Sutherland

    L'Académie Sutherland rend hommage à William Garner Sutherland à qui nous devons la découverte de l'ostéopathie crânienne. Né le 27 mars 1873 dans une modeste famille de fermier d'origine écossaise. Journaliste à l'Austin Daily Herald, il rencontre l'ostéopathie à travers la guérison de son frère. Il décide d'abord de prendre un congé sans solde à Kirsville pendant un an puis consacre le reste de sa vie à l'Ostéopathie. Le 28 juin 1900, il est diplômé en ostéopathie. C'est au cours de ses études qu'il dit avoir eu sa première intuition de la mobilité des os du crâne. Il meurt le 23 septembre 1954 à l'âge de 81 ans.

 

Après Sutherland, ses élèves (Schooley, Magoun, Frymann, etc.), devenus ostéopathes et enseignants de cet art, ont su transmettre la philosophie de l'ostéopathie traditionnelle à l'heure où celle-ci n'était pas encore une spécialité de médecine.

Deux autres hommes ont marqué leur époque :

•  A. Chila pour ses recherches sur les fasciae

•  F. Mitchell pour ses travaux sur la biomécanique ostéopathique

Complémentairement à ses études médicales, paramédicales et à ses études en ostéopathie traditionnelle, Guy VOYER a étudié auprès de ces professeurs.

A son tour, les élèves de l'Académie Sutherland ont la chance d'avoir Guy Voyer comme directeur pédagogique, et bénéficient ainsi de la transmission de ses connaissances.